Le succès ne lui a pas fait tourner la tête. Victoria Hislop est chaleureuse, disponible, sympathique. Elle s’est fait connaître avec “L’île des oubliés” il y a deux ans. Puis elle a publié “Le fil des souvenirs“, et la voici aujourd’hui avec un troisième roman, “Une dernière danse”, qui a pour toile de fond la guerre d’Espagne. Elle aime (et sait) mêler romanesque et Histoire, à l’image de celui qui fut son professeur à Oxford, William Boyd.
Comment ou pourquoi êtes-vous devenue romancière ?
A 23 ans, mon premier enfant est né, Emily, puis trois ans plus tard le deuxième, William. J’avais des journées de folie, puisque je travaillais alors dans la publicité. Lorsque je suis retournée au bureau, après mon congé maternité, j’ai décidé que cela ne pouvait plus continuer comme ça. Mon mari était et est journaliste, et moi je me suis mise à écrire également, pour des journaux, des sujets sur les enfants, sur l’éducation.
Comment êtes-vous passée ensuite du journalisme à la fiction ?
Nous avons passé des vacances en Crête. Là-bas, un guide nous a expliqué que cette petite île que nous apercevions, Spinalonga, avait longtemps été réservée aux lépreux. J’ai convaincu ma famille d’aller la visiter. Je pensais en rapporter un article, mais cet endroit a réveillé mon imagination. Le soir même, j’ai commencé à noter sur une enveloppe, le seul papier que j’avais à disposition, les thèmes, les personnages de ce qui deviendra “L’île aux oubliés”. De retour à Londres, j’ai écrit un synopsis, j’ai fait des recherches sur la lèpre, et au bout de trois ans, je l’avais terminé. (lire la suite…)
Victoria Hislop évoque, par la fiction, les derniers feux d’une ville vidée de ses habitants après l’invasion turque.
Un décor paradisiaque où la mer, le sable, le soleil s’accordent à la perfection : bienvenue dans la station balnéaire de Famagouste, posée sur une baie sublime du nord-est de Chypre, joyau de la Méditerranée vers lequel accourt la jet-set. Particulièrement en cet été 1972, qui voit l’inauguration d’un hôtel pharaonique, le Sunrise, véritable “paquebot” avec son millier d’employés.
A sa tête, Savvas et Aphroditi Papacosta, jeune couple ambitieux qui a la folie des grandeurs. Autour d’eux, des Chypriotes grecs et turcs qui cohabitent en bonne intelligence, tels les Georgiou et les Özkan, familles voisines ayant fui les troubles et les violences passées dans le reste de l’île.
Des affrontements qui opposent de longue date la Grèce et la Turquie – dont Chypre est beaucoup plus proche géographiquement. En 1974, la Turquie envahit le nord de l’île et établit une ligne de démarcation qui la coupe en deux. C’est le chaos, quelque 40 000 personnes fuient Famagouste à la hâte. Mais les Georgiou et les Özkan ne s’y résignent pas… (lire la suite sue le site L’Express)
Success story. Tous les romans de cette Anglaise, qui vit entre Chelsea et la Grèce, sont des best-sellers : le premier, « L’île des oubliés », a ainsi conquis plus de 600 000 lecteurs en France ! Le prochain, « La Ville orpheline » se déroule à Chrypre et sort le 7 mai en France.
« À force de voyager, je me sens de plus en plus fière d’être Londonienne, j’apprécie ma ville comme si j’étais une touriste ». Au British Museum où elle nous fait visiter une exposition sur le corps dans la Grèce antique, Victoria Hislop, en effet, s’épate et s’émeut. « Elle est belle, n’est-ce pas ? », devant une statue bien gironde d’Aphrodite. Aphrodite, tiens, c’est à une lettre près le prénom de l’héroïne du quatrième roman qu’elle publie depuis « L’île des oubliés » : « La Ville orpheline » (voir encadré), dont l’action se déroule à Chypre et qui caracole déjà en tête des ventes en Angleterre. « L’idée de ce roman remonte à 1977. Alors étudiante, je suis partie pour un grand voyage de six semaines en Grèce. Nous étions les premiers touristes anglais dans le nord de l’île, à Famagouste, depuis l’invasion par la Turquie en 1974. C’était très étrange, cette ville balnéaire en ruine, désertée par ses habitants… Il y a huit ans, j’y suis retournée avec mon éditeur, c’était toujours une ville fantôme et j’ai senti tellement de colère et d’émotion que j’ai commencé à écrire mon livre là-bas ».
Au restaurant l’Élysée, sur Hammersmith Road, tout en picorant une feuille de vigne, Victoria tire le fil d’Ariane de sa passion grecque. Depuis six ans, elle vit six mois par an à Agios Nikolaos, en Crète, où elle est devenue une star. Car c’est là-bas que tout a commencé. « Je ne m’intéresse pas tellement à l’archéologie, alors, quand j’ai découvert dans un guide sur la Crète où nous y étions en vacances avec mon mari et mes enfants, une petite île abritant un ancien hôpital qui a accueilli des lépreux entre 1903 et 1957, j’ai eu un déclic et décidé d’écrire un roman sur cette histoire ». Ce fut « L’île des oubliés », qui, après avoir eu du mal à trouver un éditeur (un hôpital ? La lèpre ? Bof), s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires et a été adapté, en Grèce, en série télé. Du jour au lendemain, la journaliste free lance, collaboratrice du Daily Telegraph, est devenue romancière à succès et a publié depuis, avec le même succès, « Le fil des souvenirs » et « Une dernière danse ». Aucun ne se déroule en Angleterre. « L’idée de génie de Victoria, c’est d’écrire des romans très documentés et en même temps très accessibles, avec un contexte historique. En Angleterre, ses romans sont une fenêtre sur le monde et c’est cela qui plaît à son lectorat, qui attend chacun de ses livres avec impatience », explique son agent à Londres, Laurence Laluyaux. Tandis que Victoria l’Anglaise va retourner à la bibliothèque de Saint-James Square pour travailler sur son prochain roman, dans quelques semaines, c’est Victoria la Grecque qui rejoindra la Crète pour faire la fête et le plein d’huile d’olive. « Ici, je suis disciplinée et je travaille, là-bas, je vais puiser mes idées ».
Été 1972. La ville de Famagouste, à Chypre, héberge la station balnéaire la plus enviée de la Méditerranée, cité rayonnante et bénie des dieux. Un couple ambitieux ouvre l’hôtel le plus spectaculaire de l’île, Le Sunrise, ou Chypriotes grecs et turcs collaborent en parfaite harmonie. Deux familles voisines, les Georgiou et les Özkan, sont de celles, nombreuses, venues s’installer à Famagouste pour fuir des années de troubles et de violences ethniques dans le reste de l’île, ou la tension monte.
Lorsqu’un putsch grec plonge l’île dans le chaos, celle-ci devient le théâtre d’un conflit désastreux. La Turquie envahit Chypre afin de protéger sa minorité sur place, et Famagouste est bombardée. Quarante mille personnes, n’emportant que leurs biens les plus précieux, fuient l’armée en marche.
Qu’adviendra-t-il du Sunrise et des deux familles restées dans la ville désertée?
A lire dans la presse
« Mrs Hislop, la Reine Victoria de la littérature anglaise. Tous ses romans sont des best-sellers : le premier, L’Île des oubliés, a conquis plus de 600 000 lecteurs en France ! »
Françoise Monnet, Le Progrès
« Une petite cantate qui chante doucement la Méditerranée, la famille et un passé qu’on connaît mal. » Le Point
« Fascinant et émouvant. La description de Chypre et de ses habitants est inoubliable. » The Times
« Tous ceux qui ont aimé L’Île des oubliés vont adorer La Ville orpheline. » The Sunday Times
Depuis son premier roman, « L’île des oubliés », vendu à plus de deux millions d’exemplaires à travers le monde, elle est à la littérature britannique ce que son compatriote Ken Loach est au cinéma. Férue d’histoire, la romancière revient avec «Une dernière danse» son troisième récit, sur fond de guerre civile espagnole.
Je vis entre la Grande-Bretagne et la Grèce, où je donne beaucoup de conférences. Aujourd’hui, je parle le grec au point d’en avoir oublié le français que j’ai appris dans ma jeunesse. Cela fait trente ans que je suis tombée amoureuse de cette terre. J’ai une maison en Crète, où je passe le plus clair de l’été. Là-bas, je nage plusieurs fois par jour. Puis je me plonge dans des recherches occasionnées par les divers voyages que je fais dans la région. Bien sûr, je lis aussi beaucoup de romans que je n’ai guère le temps d’ouvrir lorsque je suis à Londres. Prochainement, j’emmènerai avec moi le dernier William Boyd. C’était mon ancien professeur de littérature à Oxford. Nous sommes devenus amis, et j’ai l’habitude de lire chacun de ses ouvrages. Il vient de signer Solo, une nouvelle aventure de James Bond. Parfait pour mes vacances !
Le Festival de flamenco de Londres, qui se déroule chaque année sur la scène du Sadler’s Wells, est l’un de mes rendez-vous préférés. Il s’étire sur trois semaines et permet d’applaudir de grands noms de la danse et de la guitare, comme Sara Baras ou Miguel Poveda. Cet événement est si populaire à présent qu’il faut réserver ses billets bien à l’avance si l’on veut y assister. Les musiques traditionnelles me plaisent. Elles sont une façon de s’imprégner de l’atmosphère d’un pays. Pour mon dernier roman, je n’ai cessé d’en écouter. Cette danse passionnée et libre me parle bien plus que le classique.
Lorsqu’un film me plaît, je n’hésite pas à le revoir. La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino, n’a pas fait exception. Ce film est un vrai festin pour les yeux. D’une manière générale, j’aime le cinéma quand il n’a rien d’hollywoodien. Les happy end, très peu pour moi. Je suis plutôt du genre à aimer La Vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche, ou Melancholia, de Lars von Trier. Deux chefs-d’œuvre.
J’habite en plein South Kensington, à Londres. Ce quartier regorge de musées. J’aime, par-dessus tout, les expositions d’art contemporain. À la galerie Serpentine, j’ai découvert Adriân Villar Rojas. Son travail s’intitulait Today We Reboot The Planet. Les œuvres de ce plasticien revêtent un caractère organique. Ses ambiances sont presque apocalyptiques. Son regard est celui d’un archéologue imaginant comment les civilisations futures percevront notre génération. Non seulement l’idée est brillante, mais le résultat se révèle d’une grande beauté,
Mes goûts musicaux sont assez éclectiques. Le seule genre qui ne m’attire pas est le rap, que je ne trouve pas très musical. Les paroles dominent trop les morceaux, Tous les jours j’écoute de la musique de discothèque pour faire de la gymnastique. Je n’ai pas trouvé d’autre moyen d’être assidue! Lorsque j’ai envie de chanter, je pense tout de suite à une ballade d’Elton John que je trouve d’une grande douceur : Your Song. Un jour, alors que j’étais invitée sur un plateau de la télévision grecque, on m’a demandé de la chanter. Eh bien, je l’ai fait, et du début à la fin !
La Canadienne Alice Munro me touche beaucoup. Auteure de nouvelles, essentiellement, elle possède une grande maîtrise du tragique, et son style révèle une observation scrupuleuse des comportements humains. Sans chercher à faire pleurer son lectorat, elle le projette dans des récits amorcés de façon abrupte et le rend vulnérable, d’autant qu’elle ne laisse aucune forme d’espoir à ses personnages. Dear Life est l’un de ses recueils les plus subtiles.
Je porte un regard très optimiste sur l’existence et cela rejaillit sous ma plume. L’imagination et surtout la curiosité permettent de visiter toutes les époques de l’Histoire. Cela me passionne. Mes personnages principaux, généralement aux étapes charnières de leur vie, sont sur le point de faire une découverte sur le passé de leur famille et de leurs origines. Il est impossible de trouver le bonheur sans parvenir, à un moment ou un autre, à une véritable compréhension de ce qu’ont vécu nos ancêtres.
Véritable librairie sur 4 roues, elle se déplacera de plage en plage le long des façades méditerranéenne et atlantique, du 16 juillet au 15 août. Prise en charge ponctuellement par un libraire local, elle proposera son choix de livres d’été.
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