Un doux chant à la Méditerranée, la famille, le passé et un siècle grec…

Le fil des souvenirsCritiques

Victoria Hislop raconte avec maestria un siècle de bruit et de fureur à Thessalonique.

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Au début du XXe siècle, Thessalonique était un rêve. Mille fois assiégée, elle en avait fait une force. Multiethnique, pluriconfessionnelle et fraternelle, c’était une cité mira­culeuse. Mais, au pays des tragédies, même les rêves font long feu. Un incendie dévastateur en r 917, une guerre, puis deux, la peur, la faim, l’occupation, la déportation, et les hommes de­viennent des chiens. Quand un frère est assassiné ou dénoncé s’évanouit l’amitié millénaire entre les peuples : les bras se lè­vent pour venger, tuer, exterminer. Au matin de l’année 1945, la belle hellène est en lambeaux. La mathématique de guerre fait ses comptes : un Turc pour un Grec, un juif pour un chré­tien, un Arabe pour un Séfarade. Dimitris, né en plein chaos le jour de l’incendie, était le riche héritier d’un empire textile grec. Katerina, arrachée trop tôt aux bras de sa mère turque, était une couturière exilée et pauvre. Bien sûr qu’ils n’auraient pas dû s’aimer. Installés malgré eux rue Irini, dans les quartiers popu­laires de la ville, ils ont regardé passer les révolutions, les dictatures et les catastrophes. Presque cent ans plus tard, comme les derniers gardiens du temps béni où Thessalonique était en paix, ils remontent le fil de leurs souvenirs devant Mitsos, leur petit-fils. «Dans la pénombre de leur appartement, où l’on ne distinguait pas l’aube du crépus­cule, écrit Victoria Hislop, Katerina et Dimitris débu­tèrent leur récit. » A travers leur saga familiale, c’est un siècle de l’histoire européenne qui se déploie. Dans la digne ligne de « L’île des oubliés », best-seller vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde, « Le fil des souvenirs » est une édifiante le­çon de mémoire. Deux romans seulement et déjà un « style Hislop », une petite cantate qui n’effleure que par touches délicates les cordes du pathos et qui chante doucement la Méditerranée, la famille, le passé et un siècle grec que l’on connaît mal
Le Point

Dimitri et Katarina ont grandi ensemble à Thessalonique où, après la Première Guerre mondiale, vivaient en harmonie juifs, chrétiens et musulmans. Mais le combat contre l’occupant allemand, puis les soubresauts de la guerre civile en Grèce, sépareront les deux amis. Arriveront-ils, adultes, à se retrouver? Victoria Hislop, dont on avait adoré L’Ile des Oubliés, réitère son exploit. En mêlant l’Histoire au destin croisé de trois familles, elle nous emmène au bout de la Méditerranée
Avantages

Thessalonique, 1917, le jour de la naissance de Dimitri Komninos, un terrible incen­die ravage la cite, ou chré­tiens, juifs et musulmans vi­vaient jusque-la en harmonie Cinq ans plus tard, a Smyrne, la petite Katenna est arrachée a sa mère en fuyant l’invasion turque et embarque seule sur le bateau qui la mené vers une destination inconnue Des lors, les destins de Dimitn et Katenna vont être lies a jamais, tandis que les guerres, les ré­volutions et la haine déchirent les habitants de leur ville De quels trésors et secrets du passe sont-ils les gardiens ? Comment les transmettre a-vant qu’il ne soit trop tard ? Katenna et Dimitri vont devoir trouver la force de dérouler le fil des souvenirs Ce best-sel­ler s’est deja vendu a plus de deux millions d’exemplaires dans le monde
France Ouest

En 1917, Thessalonique est détruite par un incen­die. Le même jour, Olga donne naissance à Dimitri. Dans la ville ravagée, ils doivent déménager. Cinq ans plus tard, la petite Katerina fuit Smyrne après avoir été arrachée à sa mère. Dès lors, les destins de Dimitri et de Katerina sont imbriqués et traver­sent les guerres et les ré­volutions. Une saga épique.
Prima

Le fil des souvenirs se révèle être une formidable saga romanesque à la fois haletante et bouleversante qui embarque le lecteur dans les rues tortueuses de Thessalonique du début du 20e siècle au milieu des années 1980 sans aucun temps mort. Tolérance et humanité illuminent le récit de Victoria Hislop qui ne verse jamais dans la facilité, mais analyse au contraire avec beaucoup de subtilité ce qui fait lien entre les peuples. Ainsi, à mesure que Dimitris et Katerine, les deux protagonistes du roman, tissent leur vie tels des couturiers prodiges, affleure à la conscience du lecteur que malgré la folie et la violence demeure toujours une raison d’espérer. Avec “Le fil des souvenirs” Victoria Hislop emporte dans son souffle le lecteur et réhabilite et modernise le concept même de la grande saga romanesque, un roman à ne pas manquer et à dévorer cet été…
Meelly Lit